Sainte Face et prologue de Jean *
icône n° 25 - atelier de la Theotokos - 2014 ©
tempera et feuille d'or sur levka - 30 x 30 cm
Au commencement était le Verbe et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu. + Il était au commencement avec Dieu + Tout fut par lui, et sans lui rien ne fut. +Ce qui fut en lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes. + et la lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l'ont pas saisie. + Il y eut un homme envoyé de Dieu ; son nom était Jean. + Il vint pour témoigner, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui. + Celui-là n'était pas la lumière, mais il avait à rendre témoignage à la lumière. + Le Verbe était la lumière véritable, qui éclaire tout homme ; il venait dans le monde. + Il était dans le monde, et le monde fut par lui, et le monde ne l'a pas reconnu. + Il est venu chez lui, et les siens ne l'ont pas accueilli. + Mais à tous ceux qui l'ont accueilli, il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom + + +
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Un après midi d’été, dans un torrent de larmes, ont été balayés le désir et l'envie de Le louer, de Le servir…
Il a fallu accepter la nuit, profonde, abyssale. Chape de plomb, envahissant le corps et l'âme.
Anesthésie générale coupant tous les liens aux autres, à l'autre, au Tout Autre.
Admettre de ne plus sentir la vie qui frémit. Accepter de ne plus percevoir, au delà du réel, une réalité plus grande, plus vaste, plus lumineuse.
Rompu le lien avec l'ange, plus de relation consciente avec le divin, plus d'étreintes, plus Rien.
Explosion de douleur.
Saint Silouane est là...
Je m'accroche à cette phrase: "Tiens ton esprit en enfer, et ne désespère pas."
Les larmes roulent, l'heure n'est pas à s'accrocher, mais à s'abandonner... à accueillir.
Engloutie, immobilisée, dans le noir le plus total. Oser consentir.
Dans un soubresaut, tout lâcher.
Chute libre, sans fin.
Dans le tournoiement des corps, ébranlée, constater que quelque chose, au coeur de ces ténèbres, aime.
Conjointement, bouleversante expérience qui broie l'être dans son entier:
Je ne peux pas L'aimer. Je ne peux pas aimer.
Je n’aime pas. Car cela ne se peut tout simplement pas. Vérité simple et nue.
Je ne peux aimer ni mes proches ni mon prochain, ni Le louer, ni Le servir...
Seul Lui, source de toute chose, peut aimer et se servir de ma personne, selon Sa Volonté.
Se découvrir vide.
Espace infiniment vaste, ciel étoilé constellé de l'écho de Sa Présence.
Rencontre de deux Riens, face à face, immobiles et vibrants…
Revenir parmi les siens, avec le sentiment étrange qu'il n'y a plus de limite entre l'intérieur et l'extérieur.
Un seul espace…
Vient le temps d’apprivoiser et faire un jour sien, ce qui par grâce il a été donné de goûter... Apprendre à se laisser jour après jour, encore et encore évider...
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